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30 ans et des poussieres

17 mars 2006

Il y a une année

3 décembre 2004

Tout a commencé: mon père est mort. Il y a douze ans. Le temps passe vite. Aujourd’hui j’en suis à écouter Tom, plutôt son CD qu’il m’a prêté il y a dix jours, lors de nos retrouvailles à Paris. Qu’est-ce que j’ai fait durant ce temps ? L’intervalle : mort de mon père – aujourd’hui et l’intervalle : moins voir Tom – recevoir ce CD semblent coïncider.

Je me le demande souvent, mais jamais aussi clairement. Qu’est-ce que j’ai raté, ou qu’est-ce que j’ai réussi ? Ou tout simplement un peu des deux… Mais sans comprendre qu’est-ce qui me guide, quel est le sens de cette vie.

Est-ce que cette mort est le vecteur ? Le déclencheur, ou est-ce autre chose ? Un moi plus profond – que je ne connais pas bien -, mon éducation, ma famille ?

Est-ce possible de vivre de vivre avec une partie de mon moi-père et une partie de mon moi-mère ? Comment les accepter, les vivre pleinement ou les oublier (et se construire juste soi-même, si cela peut exister).

Beaucoup de questions.

Mais surtout l’impression qu’il y a une Réponse. Et ce CD de Tom qui tourne, une sorte de Velvet, de mon premier groupe avec Tom (j’y reviendrai), toujours un peu cette voix de Smith (Robert) mais vieillie, moins fraîche, je dirais presque malheureusement, car c’est tellement réjouissant ces groupes avec ce même timbre de voix, ces mimiques, ce riff et ce même son que leurs idoles. J’aimerais revivre tout ça sans l’idéaliser… car je sais ce que les répètes m’emmerdaient aussi, mais ce goût de scène, de vivre une fois, pleinement…

Ordre d’arrivée dans le texte : mon père, Tom, ma mère. Et pas encore parlé de L'Autre. Elle est là, à 10 mètres. Je l’entends dans la cuisine. Sur mon cahier j’avais écrit : j’ai décidé qu’elle serait la femme de ma vie. En relisant ces notes, je dois admettre que je ne le sais plus.

Décide-t-on de ceci ? Sincèrement je ne le sais pas. Je l’ai fait. Je ne sais pas ce que ça change, ou a changé.

Après toutes ces questions, il faut parfois choisir la facilité, en tous cas la simplicité. N’importe quoi… je me dis. Reprendre cette question au plus vite. Me relire et essayer d’y répondre.

Je vais vous expliquer, cher lecteur (qui es-tu ? L'Autre lisant en cachette mes cahiers noirs, ma mère (mais alors je dois être mort, car elle aura récupéré mes affaires), ou alors quelqu’un d’autre) : pourquoi mes rêves sont devenus mes réalités, ma vie. Tout expliquer… ma vie, mes passés, mes mensonges, sûrement une trajectoire banale, mais aussi la mienne donc singulière.

Ne rien oublier. Surtout pas mes lâchetés, ni mes victoires.

Vendredi 10 décembre 2005

Je vais sortir…toujours en avance – le temps de me boire un petit verre avant que l’Autre arrive et s’asseye devant moi. Ces 5 minutes qui auront été pour moi des bouffées d’oxygène, de création (purement, sans produit matériel), un instant où j’ai l’impression d’exister…d’être fou… d’avoir le monde devant moi, d’avoir 20 ans, comme quand je sortais seul…libéré…

Ou jouer à mon père…cette image du père tellement forte. Mon père assis seul dans un bistrot, beau.

Est-ce qu’on aurait beaucoup de choses à se dire ? Je ne sais pas…vraiment. Juste le regretter, entendre son rire, fort, sincère. Le rire d’un enfant, dans ce visage si triste.

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